Retour à Paï.

Je suis déjà réveillé à 5 heures du matin. Après une douche bien froide qui fait circuler le sang, je m'habille pour aller au marché.
Cet endroit de transaction est très animé à une heure aussi matinal, tous les Thaï portent une veste épaisse pour de pas être piqué par la morsure du froid.
J'adore me promener au marché, c'est un lieu très vivant et convivial, pratiquement toutes les classes social se côtoient dans le respect et la bonne humeur. Je rencontre même quelques touristes Thaï de la classe aisé vivant à Bangkok, un peu comme nos Parisiens venant faire un tour en Province avec leur habits coûteux. Ces touristes viennent à Mae-Hong-Son pour prendre le bonne air frais voir très frais de la montagne. Il faut dire que Bangkok est une mégapole étouffante, polluée.....ce n'est pas étonnant de voir des régiments de mini-van Toyota bondé de Bangkokiens.
La plupart du temps, ces touristes bobo Thaï viennent gouter les spécialitées local, parfois de la nourriture Birmane au marché en se mêlant avec les locaux.  En buvant le café tous en trempant mes "pha-thong-khoo" dedans (même les Thaï font trempettes dans le chocolat comme nous avec de la baguette) (les "pha-thong-khoo" sont des beignets frits dans l'huile de palme) j'ai déjà eu a mainte reprises de discuter avec des touristes Thaï qui ne comprennent rien au dialecte local.
Les touristes doivent de lever tôt pour rentrer le plus vite possible à Bangkok, afin de ne pas rater l'avion au départ de Chiang-Maï.

J'ai beaucoup de chance d'avoir autant de liberté, de pouvoir m'évader sur des routes magnifiques, loin du stress d'une vie agitée ou il faut courir sans arrêt. Une vie normal pour certains, pas pour moi en tous cas.

Après avoir fait quelques courses pour le trajet, je rentre tranquillement à pied. Le trajet n'est pas long: moins de 10 minutes. Je change mes vêtements, j'enfile mon cuissard Nalini et mon maillot de la même marque, je chausse mes Salomon à laçage rapide sans faire de noeud, très pratique pour ne pas être enquiquiné par un lacet que se défait tous les 30 km. Puis je range soigneusement toutes mes affaires dans mon sac. Dans l'aurore matinal, je sors mon sac de 10 kilos puis ma sacoche avant qui accuse un poids de 5 kilos proche de mon vélo. J'arrime le tous à grand renfort de sandows.

L'étape du jour ne sera pas facile du tous. J'ai intérêt à gérer mes efforts pour éviter d'être cramé pour le dernier col et ses rampes à plus de 12%. De plus ce col sera en plein caniard et je l'attaquerai probablement vers midi, bonjour le calvaire. C'est comme grimper la cote de Laffrey depuis Vizille en pleins mois de juillet à midi avec la circulation en moins. en ayant fait pas mal de dénivelés avant.

        

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De plus mon ami vélociste Edd Titan se rend aussi à Chiang-Maï en voiture, il doit acheter des affaires pour son magasin de vélo.

Beaucoup de brume ce matin.


Et comme prévu, Edd Titan me rattrape avec sa Mitsubishi Lancer.


Edd est aussi un grand fana des photos.

Après un petit quart d'heure de bavardage et d'au-revoir, Edd continue sa route pour Chiang-Maï.
Pour ma part, je vais bientôt entamer le premier vrai col de la journée avec un final violent ou il faut piocher en danseuse. La montée est superbe avec la brûme qui joue à cache cache avec le soleil, tandis que des mini-van bondés de touristes me doublent comme des avions.

Au sommet, la horde de touristes mitraillent de photos le panorama des montagnes Birmanes.



La descente est mauvaise pour les freins, je les serres comme si ma vie en dépendais. C'est comme descendre la Bastille à Grenoble avec un VTT qui pèse 30 kilos.

Le dernier col est monté plus vite que prévu, je suis en excellente forme, je me permet quelques accélérations tous en relance dans les tournants. J'aime bien faire le fanfarons surtout quand le bus monte et me double, à cet instant, c'est l'hystérie total dans le bus, les Thaï m'encouragent, m'applaudissent, cela me mets une sacrée motivation, j'ai l'impression d'être une star qu'on applaudis. Mais bon, je souffre quand même cela ne changera pas la raideur de la pente ni la chaleur étouffante de midi.
Je franchis le col en sprintant (il faut bien faire le mariole de temps en temps) la descente est rapide, 60 km/h, un tournant arrive, je serre les freins juste avant de tourner et je les relâches d'un coup en me penchant comme en moto, puis je relance avec le 42-11. Je vais bien le rattraper ce bus !!!! Ah, je l'aperçois, dans la descente il ne roule pas très vite. ma vitesse atteint les 70 à plusieurs reprises.
je finis par le coller, je déboîte légèrement à droite, personne !!!!! je fait une relance de folie, un véritable sprint, je tente le dépassement. Je le dépasse sur la droite en priant qu'une voiture n'arrive pas en face, et avant le tournant je me rabas violemment sur la gauche.
Il était temps car un gros camion poussif montait à ce moment la.
En bas de la descente, sur une partie plate, le bus me redouble comme un avion de chasse. J'arrive en forme à Paï malgrés les 110 km et 2520 m de D+.

je trouve une guest-house pour la nuit sans aucun souci.